Giorgia Volpe
Tout ce qu’on peut porter
2021
Impression numérique
Dimensions variables
Emplacement
581, rue Heriot, Drummondville
Description de l’œuvre
Cette photographie a été prise sur la grève à Saint-Jean-Port-Joli, aux abords du fleuve Saint-Laurent, lors d’une résidence d’artiste dans les ateliers Est-Nord-Est en 2021. Les citoyens et passants se sont prêtés au jeu de l’artiste Giorgia Volpe en portant des pièces qu’elle a elle-même fabriquées de façon artisanale à partir de matières rejetées par l’industrie du textile. Sous l’effet du vent, les tissus composent des formes inédites qui étonnent ou déstabilisent. Il en émane une image mystérieuse, à mi-chemin entre la documentation de performance et la mise en scène de fiction. En photographiant ses créations textiles sur des gens qu’elle place dans un décor naturel, l’artiste tient un discours critique sur la consommation de masse des vêtements et son impact sur l’environnement. En même temps, sa composition propose une nouvelle façon d’habiter le territoire, tous ensemble, ce qui en fait une œuvre profondément poétique.
Balado
Giorgia Volpe
Biographie
Née au Brésil en 1969, Giorgia Volpe vit et travaille au Québec depuis 1998. Après avoir obtenu son baccalauréat en enseignement des arts plastiques de l’Université de São Paulo, elle a complété une maîtrise en arts visuels à l’Université Laval. Depuis, l’artiste multidisciplinaire ne se limite pas à des matériaux ni à des techniques en particulier, mais elle crée toujours des œuvres qui font écho à leur environnement immédiat, ce qu’elle qualifie « d’interventions poétiques ».
Prolifique, Giorgia Volpe a composé un vaste corpus constitué d’œuvres intimistes, de performances et d’œuvres d’art public. Elle compte déjà à son actif plus de 140 expositions, en plus d’avoir fait de nombreuses interventions publiques et des résidences d’artistes à travers le monde. Ses œuvres ont notamment été exposées au Musée national des beaux-arts du Québec (Québec), au Musée d’art contemporain de São Paulo (Brésil), au Centre d’art et de culture de Bangkok (Thaïlande), à la Biennale d’art contemporain de Lyon (France), aux biennales d’art textile contemporain du Portugal et d’Espagne, au Centre d’art contemporain Xiang Xishi (Chine) et à l’exposition Flow de Philadelphie (États-Unis).
Son travail a été récompensé de plusieurs prix et bourses, autant dans son pays natal que dans son pays d’adoption. Ses œuvres, qui évoquent des sujets universels comme l’histoire, les mémoires affectives et sensorielles, la migration et le métissage, figurent au sein de plusieurs collections d’art contemporain au Brésil et au Canada.
Démarche artistique
La pratique artistique de Giorgia Volpe est inspirée de gestes et d’objets du quotidien. Ces derniers, elle les collectionne, les manipule et les transforme afin d’en retrouver l’aspect primitif. « Tout ce qui est fait avec l’industrie, je le défais avec la main », raconte-t-elle. L’artiste multidisciplinaire s’intéresse également aux diverses réalités du corps et à sa relation avec l’environnement. Elle voit le corps comme un lieu de mémoire individuelle et collective, un lieu de passages de l’intérieur vers l’extérieur, du visible à l’invisible, de l’intime au public, du réel à l’imaginaire.
Pour réaliser ses œuvres, elle recourt souvent aux techniques artisanales traditionnelles comme le tressage, la broderie, le tricot, la vannerie, la courtepointe ou la cartographie, ce qui lui permet d’explorer différentes formes de travail. Elle emploie aussi plusieurs techniques variées : sculptures, projets in situ, performances, installations, vidéos, photographies et dessins. Ses multiples expérimentations ne s’arrêtent pas en elles-mêmes. Au contraire, elles sont reprises maintes fois, dans différentes formes et sur divers supports, tel un processus continu et en perpétuelle évolution.
Ses projets artistiques proposent une approche expérientielle, c’est-à-dire qu’ils visent à faire vivre des expériences à l’artiste et à son public. C’est pourquoi elle fait régulièrement appel à la participation citoyenne lors de son processus de création. Ce qui l’intéresse le plus dans une œuvre, en fin de compte, c’est sa capacité à se disséminer dans le lieu où elle apparaît et agit, transformant notre manière d’expérimenter et d’habiter l’espace.