Charles-Frédérick Ouellet
Œuvre tirée de la série Highlands-Lowlands
2014
Photographie argentique, impression au jet d’encre sur papier baryté
Œuvre originale
61 x 165 cm
Emplacement
139, rue Lindsay, Drummondville
Description de l’œuvre
Cette photographie en noir et blanc est issue d’une série intitulée Highlands-Lowlands, qui porte un regard sur l’Écosse, un territoire façonné par les forces brutes de la nature. L’image a été captée dans la région de Glencoe, dans les terres montagneuses des Highlands. Selon Charles-Frédérick Ouellet, la photographie argentique est la forme d’art visuel qui se rapproche le plus d’une « empreinte de la réalité » et cette image l’incarne bien. C’est un retour aux sources photographique pour l’artiste, qui a laissé son œil être interpellé par les manifestations de la nature et les indices d’une présence humaine. Il qualifie le résultat d’essai libre, de regard sur la géographie du territoire. Imprégnée de mysticisme, l’image est tout en contrastes : que ce soit entre le subtil faisceau de lumière central et la ligne d’horizon très marquée formée par l’assombrissement des nuages, entre le monticule de roches à l’avant-plan et les majestueuses montagnes en arrière-plan ou encore entre le territoire édifié par l’humain et la nature à l’état sauvage.
Balado

Charles-Frédérick Ouellet
Biographie
Originaire de Chicoutimi, Charles-Frédérick Ouellet vit et travaille à Québec. Celui qui a étudié la photographie au Cégep de Matane au début des années 2000 était à l’époque surtout intéressé par la contre-culture et l’univers du skateboard. Ses sujets ont changé depuis, mais pas son approche. « Grâce au skateboard, j’ai appris à créer et à improviser dans le paysage urbain. J’applique la même méthode à mes photographies. Il suffit d’ouvrir son esprit et d’apprendre à regarder différemment », explique-t-il à l’équipe de Leica Camera en 2018.
Sa pratique, ancrée dans une approche documentaire, combine la photographie, la vidéographie, l’installation et l’édition. Depuis 2010, l’artiste compte à son actif plusieurs résidences de création et près d’une vingtaine d’expositions au Québec, en Écosse, en Grèce et en France. Une de ses séries de photos les plus connues, intitulée Le naufrage, explore la représentation du fleuve Saint-Laurent et la figure symbolique du pêcheur. Parmi ses autres projets photographiques, il s’est notamment intéressé aux parcours migratoires des explorateurs à travers l’Amérique du Nord.
S’il travaille avec le noir et blanc, c’est parce qu’il se dit plus sensible à la forme, à la géométrie, à la lumière et aux contrastes qu’aux couleurs en général. C’est aussi parce qu’il souhaite créer des images à l’esthétique intemporelle, des photographies à la limite de l’abstraction, capables de transmettre l’idée d’un moment continu dans l’image.
Charles-Frédérick Ouellet a publié quatre livres photographiques : Entre fleuve et rivière (en collaboration avec le photographe français Christophe Goussard), Le naufrage, La quiétude des atomes et Sillages. Son travail est reconnu et soutenu par le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) ainsi que par le Conseil des arts du Canada. Ses œuvres se retrouvent dans plusieurs collections publiques et privées.
Démarche artistique
Les photographies de Charles-Frédérick Ouellet évoluent à la fois dans le monde médiatique, comme documents d’information, et dans le monde artistique, comme œuvres. La démarche du photographe ne s’ancre toutefois pas dans une seule école de pensée : ses images monochromes, construites par des jeux de clairs-obscurs et de flous, possèdent une esthétique qui leur est propre. Elles présentent un monde imaginé, pourtant photographié.
À mi-chemin entre réalisme et onirisme, la quête de l’artiste s’articule autour d’un désir de compréhension des sociétés. Fasciné par les documents historiques, il s’intéresse aux lieux qui semblent avoir été marqués par l’histoire ainsi qu’aux traditions qui disparaissent silencieusement. Le maniement de la lumière et du mouvement par le photographe crée dans son imagerie des ambiances sombres où traditions et modernité se confrontent.
Charles-Frédérick Ouellet se tient à l’écart des grands événements et des vastes déploiements. C’est le petit qui attire son attention. Il explore le détail dans la foule et dans le quotidien. Il cherche la substance contenue dans le geste habituel, dans les lieux souvent parcourus. Il sonde avec sensibilité les enjeux qui façonnent notre société. Loin d’adopter une approche sensationnaliste, il s’implique intimement dans le processus photographique, faisant ainsi éclore des images personnelles au caractère universel.