Dominique Paul

Insectes du Surinam 19

2013

Photographie, impression giclée sur papier Hahnemühle Photo RagMD

Œuvre originale
81 x 69 cm

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Emplacement

154, rue Lindsay, Drummondville

Description de l’œuvre

Cette œuvre est tirée de la série Les insectes du Surinam (2011-2019), que l’artiste a entamée après avoir découvert l’ouvrage du même titre de Maria S. Merian. Cette naturaliste scientifique allemande a mené, au 17e siècle, des travaux d’identification sur les phases de métamorphose des insectes qui ont été précurseurs. Dominique Paul a d’abord imprimé les gravures de ses planches botaniques pour ensuite réaliser des collages avec des images découpées dans des magazines. Elle a principalement utilisé des parties de corps « bodybuildés », qu’elle a fusionnées avec les insectes et les végétaux de la planche d’origine jusqu’à créer des êtres hybrides. Dans cette pièce, on trouve aussi des insectes-avions militaires. La métamorphose animale et humaine, notre rapport au corps, la manipulation génétique, les conquêtes territoriales et la domination de l’homme sur l’environnement sont quelques-uns des thèmes qui caractérisent l’œuvre. Après avoir éclairé ses collages, l’artiste les photographie à travers des contenants recyclés afin d’animer le fond blanc et de simuler un cadre naturel. Cette technique confère à ses compositions une atmosphère onirique, à la fois irréelle, étrange et poétique, le tout dans l’optique de réenchanter notre relation au vivant.

Balado

Dominique Paul

Biographie

Née à Montréal, Dominique Paul est une artiste multidisciplinaire. Elle a deux pratiques, l’une plastique et l’autre performative. Par le biais de son travail, elle aborde des enjeux de société tels que la montée des inégalités sociales, la dégradation de l’environnement et le déclin de la biodiversité. 

Dans le cadre de ses études de maîtrise à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney, elle a présenté sa recherche lors d’un symposium au Collège Barnard – affilié à l’Université Columbia – à New York. Elle a alors découvert cette ville et a été témoin de l’embourgeoisement et de l’exode des artistes, ce qui a inspiré ses performances dans l’espace public. Depuis 2012, elle y a séjourné régulièrement lors de résidences de création et a participé à plus d’une vingtaine d’expositions et d’événements, dont UnHomeless NYC au Kingsborough Art Museum et Mapping Life à la NJCU Visual Arts Gallery. Elle y a également fait des présentations de vidéos au 10 Times Square et à la galerie Miyako Yoshinaga, qui la représente.

Dominique Paul a exposé en Europe, principalement en France dans la région de Lyon ainsi qu’à la foire Paris Photo. Elle a participé à deux expositions internationales en Chine, soit à la Beijing International Art Biennale et à Montréal art contemporain à Shanghai. En 2023, une exposition individuelle lui sera consacrée au Art Museum of the Americas à Washington D.C., qui a intégré ses œuvres à sa collection, tout comme la Smithsonian Collection. En 2019, elle a publié un essai inspiré de sa thèse de doctorat à l’Université du Québec à Montréal qui s’intitule Entre chair et lumière – De la possibilité d’une distance critique par l’objet-image aux Éditions L’Harmattan.

Démarche artistique

La démarche de Dominique Paul se divise en deux pratiques distinctes, mais complémentaires, puisqu’elles se font toutes deux l’écho de questions sociales et environnementales. L’une est performative : l’artiste engagée construit des structures qu’elle porte dans le cadre de performances. Pour sa série Migrations des Arthropodes (2012) par exemple, elle s’est transformée en insecte déambulant à New York grâce à des assemblages lumineux de bouteilles en plastique avec lesquelles elle a flotté dans l’East River. Elle était ainsi prête en cas d’une soudaine montée des eaux.

L’autre pratique lui permet de créer une relation symbiotique avec la nature : avec la série Les insectes du Surinam (2011-2019), elle fusionne des parties de corps humain et des objets de consommation avec des plantes et des insectes dans le but de former des êtres hybrides. Les végétaux surchargés par la chair humaine deviennent autant de métaphores de la pression exercée par l’humain sur les habitats des autres espèces. 

En 2020, Dominique Paul a amorcé une série d’œuvres en technique mixte, représentant des espèces aviaires en péril au Québec et en Amérique du Nord, qu’elle a appelée Damoiseaux. Ce projet lui permet d’offrir des activités de médiation culturelle ayant pour but de sensibiliser le public aux conséquences de notre mode de vie sur la nature et la biodiversité. Dans ses plus récents projets, elle a abordé le sujet de l’embourgeoisement en affichant le revenu médian des ménages de même que l’état de la qualité de l’air dans les rues de New York où elle marchait.

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